Résilience et liberté ! Partie 1

Les mots qui suivent sont un partage libre et bienveillant. Je reprends ici les passages de ce livre qui me touchent et me semblent faire écho à nos chemins. C’est un chemin humble, pleins de questions et de tâtonnements, mais je sens qu’il fait du bien.

Je te souhaites autant de douceur et de prise de conscience qui libère, que j’ai dans cette lecture.

Ces mots sont pour nos enfants intérieurs qui ont envie d’amour, de bonheur et de liberté ! Grandissons vers le bonheur !

Introduction

Qui, d’entre nous, n’a connu une certaine dépendance amoureuse
à un moment de sa vie ? Délicieuse et naturelle dans les débuts
fusionnels de l’amour, la dépendance peut devenir une prison
lorsqu’elle s’installe insidieusement dans la relation et entrave le
processus de croissance des partenaires. Des comportements de
soumission et de domination réciproques se font jour, empêchant
chacun d’être soi et d’être libre.
Parfois dès notre adolescence, la sensation de vide et de manque à
l’intérieur de nous est si grande que nous avons le besoin compulsif
de nous remplir de l’autre. Nous sommes sûr qu’il va nous apporter
l’amour, la tendresse, la protection, la reconnaissance de qui nous
sommes. Nous vivons dans l’attente de la rencontre et lorsqu’elle
est là, nous sommes prêt à nous jeter à corps perdu dans la relation
amoureuse sans aucun discernement, tant nous sommes avide du
bonheur que l’autre est censé nous apporter. Illusion plus ou moins
rapidement dissipée.. Tôt ou tard, nous retrouvons le manque, le
vide, l’angoisse, la souffrance. Parfois, nous allons jusqu’à accepter
la maltraitance, la violence en échange d’un peu d’amour, et nous
nous laissons détruire.
Comment guérir de la dépendance amoureuse ? Déjà faut-il vouloir
en sortir, et cela implique que nous en ayons pris conscience, que
le désir d’être libre soit suffisamment fort. Mais nous sommes
fréquemment dans le déni de la dépendance et nous pensons qu’il
est normal de vivre en fonction de l’autre – de ses désirs, de ses
exigences, de ses comportements, de nous oublier nous-même
au point de ne plus avoir de vie propre. Nous confondons amour
et dépendance et nous trouvons normal de souffrir quand nous
aimons!

Dans quelle mesure sommes-nous, ou non, dépendant, dans nos
relations amoureuses? Prise de conscience intellectuelle, émotionnelle aussi, grâce aux nombreux témoignages qui sont la chair de
ce livre et qui expriment de façon si bouleversante la souffrance, la
détresse, engendrées par la dépendance amoureuse.
Souhaitons-nous guérir et trouver notre liberté ? Les chemins de
guérison sont multiples. Ils nous mènent à accueillir avec bienveillance ces parts de nous qui ont besoin de l’autre pour exister, puis à
les guider doucement vers l’autonomie et la liberté.
Apprendre à guérir les blessures du passé et à grandir, à vivre dans
le présent et dans la présence à soi, à se respecter et à se faire respecter, à savoir exister par soi-même, pour soi-même, avec soi-même,
à s’aimer. Apprendre à devenir plus vivants, afin de ne plus être
dans l’attente d’être rempli par l’autre et afin de pouvoir créer avec
lui un lien plus mature.
Dans la relation amoureuse, ou se trouve la justesse, pour moi, pour
l’autre, pour nous? Être amoureux et libres… Est-ce possible?

Partie 1 : La dépendance amoureuse, source de souffrances

La dépendance amoureuse est à la fois source de grands bonheurs
et de grandes souffrances. Elle est une étape naturelle de la relation
de couple quand elle accompagne les premiers temps de découverte
et d’émerveillement réciproques : l’autre est le centre de notre vie
Puis le couple évolue et chacun des partenaires sort de la fusion et
entreprend de conquérir son autonomie. Ce chemin vers la maturité se fait d’autant plus difficilement et douloureusement que la
dépendance des débuts de la relation était forte. Quand la passion
nous submerge, nous devenons comme sourd et aveugle. Le retour
à la réalité est rude. Ne serait-ce pas la part Enfant de nous qui
est dans cette quête éperdue de l’Amour idéal, à la recherche
inconsciente de parents qui ne nous ont pas aimé comme nous l’aurions voulu? Les causes de la dépendance amoureuse remontent à
notre enfance et à notre incapacité a construire notre identité sur
des bases solides et sécurisantes.

Parfois les carences affectives sont si grandes qu’elles nous
amènent inévitablement a vivre des relations amoureuses toxiques
et destructrices.

Chapitre 1 : La dépendance amoureuse est universelle

La suite est constituée de passages et citations qui m’ont touchées au fur et à mesure de ma lecture

Probablement sommes-nous dépendant si nous nous sentons exister grâce a une autre personne : par elle – pour elle – en elle.

Si nous sommes dans l’attente et le besoin impérieux qu’elle nous
donne de l’amour, de la protection, de la sécurité, de la tendresse
du sexe… Qu’elle nous reconnaisse dans notre valeur, notre importance… Qu’elle sache deviner nos attentes cachées et y répondre.

Qu’elle soit sensible à notre dévouement pour elle, à notre générosité, à notre sens du sacrifice. Si notre vie ne prend sens que
parce qu’elle est là et qu’elle nous aime. Si nous avons besoin de
sa présence pour être heureux, apaisé, rempli et si nous souffrons quand elle n’est pas là, parce qu’elle nous manque tellement.
Si nous nous la représentons comme nous voudrions qu’elle soit,
comme nous avons besoin qu’elle soit plutôt que comme elle est
vraiment. Si nous avons le désir si fort qu’elle soit toute à nous, le
désir de ne faire qu’un avec elle, le désir – au fond – de la posséder et qu’elle nous possède. Alors oui, nous sommes dépendant, et probablement, tour à tour, dans la soumission et dans la domination.

Soumission et/ou domination

Soumis, quand nous nous laissons manipuler, contrôler, quand nous nous
effaçons devant les désirs et les comportements de l’autre, quand nous
n’osons pas dire non, poser des limites, préserver notre temps et notre espace propres, exister pour nous-même, quand nous nous laissons faire par l’autre et son bon (ou mauvais) vouloir, quand nous passons des heures, des jours, à l’attendre et qu’il ne vient pas, quand nous nous laissons maltraiter et que nous ne voulons pas voir, entendre et sentir combien nous en souffrons, combien cela n’est pas juste.
Quand nous le laissons nous critiquer, nous dévaloriser, nous rabaisser, nous traîner dans la boue peut-être. Nous obliger à avoir des comportements qui ne nous conviennent pas, nous menacer, nous faire violence psychologiquement, physiquement, sexuellement.
Dominateur, quand nous voulons tout connaître de la vie passée et présente
de l’autre, quand nous le prenons en charge dans sa faiblesse, quand nous le «Contraignons » à n’exister que par nous, quand nous le couvrons et
recouvrons jusqu’à l’étouffer d’amour, d’attentions, de cadeaux, quand nous
exigeons d’être le centre de sa vie, quand nous ne pouvons tolérer qu’il ait sa vie à lui, ses activités propres, ses amitiés, ses loisirs, sa façon de voir le
monde, ses valeurs et même ses sentiments.
Nous voulons qu’il soit totalement tourné vers nous, totalement aimant,
totalement semblable à l’image idéale que nous avons de lui. Quand nous
nous autorisons a contrôler ses actes, ses sentiments, ses pensées, sous
prétexte que nous l’aimons et qu’il est normal qu’il nous appartienne. Quand nous nous autorisons toutes les formes possibles de violence subtiles ou écrasantes et que nous faisons de lui notre chose.
Probablement sommes-nous tour à tour soumis et dominateur, soumis
lorsque nous nous effaçons devant l’autre et oublions nos goûts, nos désirs,
nos envies, nos besoins, nos idées, nos valeurs, nos sentiments au profit des
siens. Nous perdons alors notre personnalité, notre nous en dehors de l’autre ? Comment être heureux sans lui ? Nous pouvons aller jusqu’à nous perdre ou nous renier nous-même pour être aimé, reconnu, protégé. Et à d’autres moments, avec la même personne nous voici dominateur, intrusif, ne supportant pas que l’autre vive sans nous, nous dévouant pour lui afin qu’il ne puisse plus se passer de nous et nous soit tellement reconnaissant ! Soumis et dominateur pour mieux manipuler l’autre et parvenir à nos fins, nous enfermons de jour en jour la relation de couple dans la dépendance.

L’autre, comme objet

Cette personne, homme ou femme, que nous croyons aimer, la considérons-
nous encore comme une personne à part entière, différente de nous, libre
d’exister par elle-même ?
Par cet amour exclusif et possessif, nous lui ôtons en réalité le droit d’être
une personne différente et nous faisons d’elle un objet que nous voulons
modeler jour après jour pour qu’il réponde à nos besoins, désirs, exigences.
La dépendance amoureuse est basée sur l’utilisation inconsciente de l’autre
comme d’un objet pour combler ses propres mangues et répondre à ses
propres attentes. Elle est, en général, réciproque, mais chacun la met en œuvre à sa manière. Elle est caractérisée par l’impossibilité de vivre sans
l’autre, de se sentir exister et d’être heureux en dehors de lui. Elle peut se
comparer aux autres formes de dépendance : au tabac, à l’alcool, à la
nourriture, à la drogue, au sexe, au sport, à l’ordinateur, à la télévision, au
jeu, au travail… Elle peut devenir une addiction dont nous ne pouvons nous
passer.
Dès lors, nous ne pouvons plus penser qu’il s’agit d’amour entre deux
personnes adultes, mais bien plutôt d’une possession mutuelle, qui entrave le processus de développement et de croissance, à la fois de la relation et des partenaires.
Et cependant, nous sommes sûr d’aimer vraiment. Nous croyons fermement
que c’est ça l’amour. D’où nous vient cette illusion ?

A quelles sources la dépendance amoureuse puise-t-elle ?

La dépendance amoureuse n’arrive pas par hasard, pas plus d’ailleurs que
les autres formes de dépendance. Peut-être notre identité est-elle posée sur
des bases fragiles avec une insécurité fondamentale, un manque de
confiance en soi, de l’inconsistance, une relation à la réalité intérieure et
extérieure déficiente. Peut-être ne savons-nous pas qui nous sommes
Vraiment, peut-être ne connaissons-nous pas clairement nos besoins, nos
désirs, nos sentiments et sensations, hormis peut-être une certaine sensation de vide à l’intérieur et surtout le besoin irrépressible et permanent d’être aimé, d’être reconnu. Ce besoin compulsif de remplir le vide, le manque peut se manifester par de l’anxiété ou de l’angoisse quand l’autre n’est pas là pour y répondre et de la difficulté ou de l’incapacité à vivre la solitude.
Et ce manque est parfois terrible. C’est un trou sans fond, un abime, un
gouffre. Alors nous sommes avide de tout ce qui semble pouvoir le combler.
Ce n’est pas tant l’autre qui nous intéresse en tant que personne, c’est ce qu’il nous apporte : l’amour ou l’illusion de l’amour, une certaine sécurité, une certaine réassurance. C’est l’Enfant souffrant en nous qui a tellement besoin d’une bonne mère et/ou d’un bon père pour se remplir et combler ce
mangue, cette angoisse intolérables. C’est l’Enfant souffrant qui ne peut vivre la solitude, qui a toujours besoin de s’appuyer sur quelqu’un d’autre, de se référer à quelqu’un d’autre pour se sentir un tant soit peu apaise.
Notre Enfant intérieur continue toute sa vie cette quête du parent idéal, de
l’amour fusionnel sans limites soit qu’il ne l’ait pas connu autrefois par
suite de carences affectives, soit qu’il l’ait connu si longtemps qu’il n’a jamais pu s’en séparer et grandir.
Cette part de nous, héritage du passé, prend le pouvoir à l’intérieur de nous
et occupe parfois toute la place, bien décidée à tout mettre en œuvre pour
obtenir ce qu’elle veut – quoi qu’il lui en coûte. Dès lors, une autre part de
nous, plus adulte, plus mature, celle qui pourrait faire preuve de lucidité, de
discernement, de réflexion est réduite au silence. L’importance de ce conflit
entre l’Enfant intérieur et l’adulte d’aujourd’hui nous donne une indication
sur l’intensité de la dépendance plus l’Enfant avide d’amour est au pouvoir,
plus, sans doute, le manque est intolérable et la dépendance forte. Si le
manque est léger, le conflit sera faible et la dépendance aussi.

A noter : Le terrain propice à la dépendance du présent est préparé depuis longtemps, depuis notre toute petite enfance et même déjà pour
certains d’entre nous depuis notre vie prénatale.

De la dépendance à l’interdépendance : des
étapes délicates à franchir

La dépendance une étape naturelle et nécessaire de la vie de
couple

Nombreux sont les couples qui s’enlisent des années durant dans une
relation de dépendance réciproque et acceptée. Une fois passés les débuts de l’amour et l’étape naturelle de la fusion – où l’on a envie d’être tout le temps ensemble, de ne faire qu’un, on s’installe dans le quotidien. Et là se
dévoilent plus clairement les schémas de fonctionnement de chacun ; les
attentes cachées se révèlent. L’un des deux partenaires va probablement être plutôt soumis à l’autre, n’osant pas s’affirmer, exprimer ses besoins, désirs ou sentiments, s’efforçant de plaire à l’autre en agissant comme il le souhaite, pour être aimé. L’autre « choisit » une position de domination et se montre plus actif, plus à même de prendre les décisions, d’assumer les
responsabilités. Les deux partenaires peuvent être aussi à tour de rôle
soumis et dominateurs, en fonction des tâches à effectuer, ou encore à
certains moments tous les deux en compétition inconsciente pour occuper la position de soumission ou de domination.
Craignant cette répartition des rôles et des pouvoirs, certains couples – plutôt jeunes – décident de tout partager afin d’être sur un pied d’égalité constant.
Intention louable certes, mais qui ne concerne que le contenu, C’est-à-dire, les tâches. La relation, dans sa structure, ne sera pas nécessairement à l’abri des liens de pouvoir pour autant.
Dans ces rôles que nous adoptons à notre insu, nous rejouons peut-être les
relations de pouvoir que nous avons vues exister entre nos parents, même si nous croyons faire différemment – ou celles dans lesquelles nous avons
grandi.
Nos schémas de comportement ressurgissent.

Les risques de la dépendance mutuelle

Peu à peu, un état de dépendance mutuelle risque de s’installer. Chacun des
deux peut devenir prisonnier de son rôle et la relation se rigidifie et n’évolue plus.
Avec le temps et l’habitude, le désir s’érode aussi et les relations sexuelles
risquent de devenir moins fréquentes et moins stimulantes. On fait chambre a part pour mieux dormir, mais a-t-on encore envie de faire l’amour ?
Le « familier » prend le dessus sur la « nouveauté » et la vie de couple
s’installe progressivement dans un certain ronronnement confortable et
sécurisant.
Cet état peut durer des années et les deux partenaires vont sauvegarder les
apparences de bonne entente et d’harmonie afin de se rassurer eux-mêmes,
de rassurer les enfants, la famille, les amis… La relation n’est plus Vraiment
vivante mais on fait comme si… Le plus indépendant des deux va peut-être
trouver ailleurs des compensations: dans son travail, dans des relations
extraconjugales secrètes.._Si les deux sont très dépendants, ils peuvent
trouver leur compte dans une relation fusionnelle figée qui leur apporte de la sécurité et qui leur est familière.

Cependant, un couple est un système vivant qui a besoin d’évoluer et de grandir, de même que chacun des deux partenaires. La vie est mouvement et l’équilibre entre le besoin de sécurité et celui de changement, entre le familier et la nouveauté est à réajuster constamment.

A noter :
La vie nous pousse constamment à évoluer et à sortir de la phase de
dépendance pour aller vers plus d’autonomie. Ce passage ne se fait
pas directement.

Selon Katherine Symor, analyste transactionnelle
clinicienne, le chemin vers l’autonomie se fait en quatre phases, à la fois successives et cycliques: la dépendance, la contre-dépendance, l’indépendance et l’interdépendance.

De la dépendance à la « contre-dépendance»

La« contre-dépendance » est une étape naturelle de croissance que l’on
rencontre d’abord chez l’enfant quand il sort de la relation fusionnelle avec
sa mère et qu’il découvre le monde. Aux alentours de 2 ans, il sait marcher, il commence å parler et son mot favori est « non » ! Il adore s’opposer à tout, voulant se « poser » dans son identite naissante: « Jexiste et je suis
différent » (de ma mère).

La façon dont les parents réagiront à cette phase d’opposition sera
déterminante dans la conquête de l’autonomie. S’ils écrasent inflexiblement, sous prétexte d’obéissance, cette première tentative d’être soi, leur enfant se soumettra et préparera ainsi le terrain à une future relation de dépendance amoureuse, dans le rôle du « gentil, soumis, obéissant» ou à l’inverse dans celui du « méchant, sévère, empêcheur de tourner en rond », comme l’ont été ses parents, ou en tout cas, comme il les a perçus!

Si, à l’inverse, les parents comprennent que cette phase d’opposition est
nécessaire à la croissance de leur enfant, ils seront déjà moins agacés et
pourront accueillir et encourager ces débuts de différenciation, l’émergence
de cette part unique et infiniment précieuse : le Soi, sans pour autant se
soumettre eux-mêmes à ces manifestations d’autorité
L’enfant pourra alors grandir en sécurité en se sentant respecté dans sa
spécificité et dans son être profond, tout en acceptant les limites. Il
apprendra à respecter lui aussi son essence, à la laisser se développer en la
soutenant avec un Moi accueillant et aidant, à l’image de celui que ses
parents auront manifesté vis-à-vis de lui.
Plus tard, à l’adolescence, le même passage de la dépendance à la contre-
dépendance se représentera et, là aussi, la façon dont les parents
l’accueilleront ou non avec bienveillance, tout en posant des limites fermes et claires, sera déterminante pour l’accès à l’autonomie de l’adolescent.
Les enjeux de ces phases de croissance sont majeurs. L’enfant et l’adolescent mettent alors en place leur relation aux figures d’autorité représentées par leurs parents. Ils le font, soit sur le mode des rapports de force: soumission et impuissance, rébellion ouverte ou cachée, domination, contrôle, toute puissance, et dans leurs relations amoureuses ils répéteront inconsciemment les mêmes schémas. Soit sur le mode du respect d’autrui dans sa différence.
Ils seront alors plus enclins à considérer leurs partenaires futurs dans leur
spécificité, à s’abstenir des relations de pouvoir et à vivre des relations de
couple plus ouvertes, plus souples, plus attentives, plus respectueuses de
chacun. Mais surtout, ce que l’enfant et l’adolescent apprennent dans ces passages à l’indépendance vis-à-vis de leurs figures parentales, c’est à se
respecter – ou non – eux-mêmes dans toutes les parts d’eux. Comment vont-
ils accompagner en eux-mêmes, l’émergence du Soi et son développement, la structuration de leur Moi et sa fonction de protection du Soi ? Sils n’ont pas eux-mêmes été respectés dans la naissance de leur identité et dans leur
processus de différenciation et d’individuation, il n’y aura pas d’équilibre ni
d’alliance possible entre le Moi et le Soi. Ce dernier restera anesthésié,
immature, parfois prêt à exercer sa toute-puissance dans des passages à l’acte impulsifs et toxiques. Le Moi risquera de devenir trop rigide, excessivement contrôlant pour le Soi et peut-être incapable de le cadrer, de l’encadrer.
La personnalité s’en trouvera tronquée dans son développement et
déstabilisée.
Si, à l’inverse, l’enfant et l’adolescent ont été respectés et justement
accompagnés dans leurs phases de croissance psychique, le Moi et le Soi
développeront leur alliance tout au long de leur vie.

Les risques de crise

Quand le couple est suffisamment mature, le stade de la dépendance est bref et peu marqué. Le passage à la contre-dépendance se fait assez naturellement sans crise. Si ce n’est pas le cas et si la période fusionnelle a été longue et prégnante (plusieurs années), entraînant une forte dépendance, l’entrée dans la contre-dépendance risque fort de ressembler à un coup de tonnerre aussi surprenant qu’inattendu dans ce qui semblait bien être un grand ciel bleu!
Par exemple, un conflit peut éclater très fortement, une relation
extraconjugale est brutalement découverte, ou bien l’un des deux annonce
inopinément sa décision de divorcer, ou encore quitte brusquement le
domicile conjugal.
Voici donc le couple violemment sorti de la routine quotidienne et obligé de
faire face à la situation. La violence de la crise et la souffrance qui en résulte sont proportionnelles à l’intensité de la dépendance et marquent
fréquemment le signe de la fin de la relation. Les partenaires se séparent
alors à la demande de l’un des deux, ou d’un commun accord.
L’arrivée de la crise et des conflits fait penser et sentir – qu’il n’y a plus
d’amour, Peut-être est-ce le cas et peut-être non. Une décision trop rapide de
séparation ne permet pas de réfléchir, d’analyser la situation, de comprendre le sens des événements nouveaux, de demander de l’aide à un thérapeute de couple, par exemple. Prendre du temps, laisser le temps faire – un certain temps vivre ce qui est là, même si c’est très douloureux (c’est ça qui m’a manqué). Une séparation temporaire et contractuelle est une option intéressante quand il y a trop de souffrance et de risque de violence psychologique et physique.
Les conflits, les aventures extraconjugales peuvent signifier que l’un des
deux étouffe dans une relation de couple devenue étriquée et insatisfaisante, sexuellement, psychologiquement, que l’un des deux ou peut être les deux- a besoin de (re)trouver ou de découvrir des parts d’eux-mêmes étouffées : la part sensible ou sensuelle, celle qui a besoin de tendresse, ou d’aventure, de changement, de renouveau, de liberté, d’autonomie, etc.
Cette étape est difficile à traverser, pleine de tensions, d’affrontements. Elle
vise à mettre au jour de nouveaux critères pour le couple et pour chacun des conjoint: «Qu’est-ce qui est vraiment important aujourd’hui pour chacun de nous dans sa vie présente ? A quoi tenons-nous ? Qu’est-ce qui est vraiment important pour notre relation de couple ?»
Le réajustement des critères individuels et communs – est nécessaire pour
que le couple puisse sortir de la crise et continuer éventuellement la vie
commune ou bien constater que les critères communs sont maintenant trop
peu nombreux pour vivre ensemble et que, peut-être, l’amour s’est éteint.
Si les partenaires du couple estiment qu’ils ont encore suffisamment le désir de rester ensemble et de motivations communes, ils auront besoin, pour poursuivre leur relation, de la nettoyer et de la renouveler: probablement plus de liberté et d’autonomie pour chacun, plus d’acceptation des différences de l’autre, plus de distance entre eux deux pour qu’un lien plus mature puisse émerger.

Le livre duquel est tiré ces textes est le livre de Hélène Roubeix : Sortir de la dépendance amoureuse. C’est un très beau livre qui offre de belles clefs pour grandir et aller vers plus de liberté dans nos relations affectives amicales ou amoureuses.

Articles similaires:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *